Résumé :
Peut-on encore réaliser un workshop dédié à la matière plastique ? Quelle redirection du déchet plastique aujourd’hui ? Quelle recyclabilité ? Quel degré d’acceptabilité de la nocivité de la matière ?
Tel est le contexte critique de l’intensif mené sur cinq journées continues en partenariat avec Terravox et la participation du philosophe et chercheur Alexandre Monnin.
L’utilisation du plastique (qu’il soit sous forme de granulat ou sous forme de matière transformée par collecte) pour ce workshop a pour but de mettre en jeu un débat critique (et vertueux). Les étudiant.e.s sont en effet aujourd’hui dépositaires de cette ressource industrielle désormais contestée et controversée ; une technologie zombie » selon Alexandre Monnin (matière fossile déchet mais toujours bien présente), un « commun négatif » dont la prise en charge pose question.
Tout en manipulant la matière (principalement du polyéthylène basse densité en granulats ainsi que du haute densité issu de collectes urbaines par les étudiant.e.s), les journées proposeront une réflexion critique quant aux orientations possibles futures liées à son usage : renoncement, bifurcation, ou maintien. Quel(s) positionnements(s) adopté(s) pour quel(s) type(s) de projet ?
Partenaires invités :
• Terravox : acteur de l’ess hébergé par l’association e-graine, ils mènent des opérations de sensibilisation auprès du grand public et propose des programmes éducatifs adaptés aux territoires pour accélérer les dynamiques de transition vers un développement durable. Pour cette intensif, Terravox met à disposition des étudiant.e.s de Dnmade 1 et 2 en design objet innovation sociale un certain nombre de petites machines de leur kit Looplab développé l’an passé avec Villette Makerz (broyeuse, extrudeuse, presse…) dédié à la transformation du plastique et incarnant le paradigme industriel à une échelle plus réduite. www.terravox.fr
• Alexandre Monnin : directeur Scientifique d’Origens Media Lab, Enseignant-Chercheur en école de management (ESC Clermont) et Président de l’association Adrastia, pour faire simple il questionne principalement le redirectionnement écologique et le design).
Auteur avec Emmanuel Bonnet et Diego Landivar de l’ouvrage Héritage et fermeture, Éditions Divergences, 2021.
Présentation de l’éditeur : « Nous dépendons pour notre subsistance d’un «monde organisé», tramé par l’industrie et le management. Ce monde menace aujourd’hui de s’effondrer. Alors que les mouvements progressistes rêvent de monde commun, nous héritons contre notre gré de communs moins bucoliques, «négatifs», à l’image des fleuves et sols contaminés, des industries polluantes, des chaînes logistiques ou encore des technologies numériques. Que faire de ce lourd héritage dont dépendent à court terme des milliards de personnes, alors qu’il les condamne à moyen terme? Nous n’avons pas d’autre choix que d’apprendre, en urgence, à destaurer, fermer et réaffecter ce patrimoine. Et ce, sans liquider les enjeux de justice et de démocratie. Contre le front de modernisation et son anthropologie du projet, de l’ouverture et de l’innovation, il reste à inventer un art de la fermeture et du démantèlement: une (anti)écologie qui met «les mains dans le cambouis».