Lundi 12 septembre : MM. Brunet et Kostantinidis
De l’image au texte et du texte à l’image : quelques réflexions sur ce qui fait l’humain et le défait, par M Brunet
Un entrelacs sensible, intrigant, essentiel. Convertir une image en mots, en texte, la re-présenter et l’inscrire en lui donnant une vie nouvelle, ou bien prolonger des lectures par des gestes, innervés de mots, qui composent ou recomposent une oeuvre artistique, telles sont les manifestations les plus évidentes de ces traversées. Nous évoquerons cet échange vivant entre le texte et l’image à partir de quelques réflexions sur l’humanisme, les Humanités, ce qui fait l’humain et le défait, d’Alberti à Annie Le Brun.
« L’image liminale et subliminale » par M. Kostantinidis
Les images peuvent être dangereuses, la cause est entendue depuis longtemps. De la querelle de l’iconoclasme à Byzance aux VIIIe et IXe siècles aux sex pics dévastateurs de notre époque, on ne compte plus les assassinats ou les suicides pour de simples images. Mais plutôt que de se joindre au chœur de lamentations autour de l’omniprésence et de l’ambivalence des images, il convient de s’interroger sur leur statut métaphysique, qui en explique d’ailleurs le charme et le pouvoir.
Les images ont un tel effet sur nous parce qu’elles sont perçues immédiatement et en partie inconsciemment. L’analyse de ce qu’on a vu –si elle a lieu! –n’intervient que dans un second temps. Cette liminalité de l’image, qui court-circuite l’intellect, justifie la méfiance de Platon, qui estime qu’on ne devient réellement philosophe que lorsqu’on s’affranchit de toute représentation. Le fait que la société du spectacle actuelle nous abreuve continuellement d’images infantilisantes semble lui donner raison mais qui voudrait vivre dans un monde totalement dénué d’images?
Lien de la captation, ICI
.
Mardi 13 septembre : Mme Ruszniewski Dahan
« Le roman de la shoah : Un défi pour la représentation. »
La littérature de la shoah est un objet complexe, il convient avant tout d’en définir les conditions d’émergence et les contours. La fiction, domaine encore plus restreint est-elle acceptable pour représenter un tel événement ?
La réponse est oui et nous tenterons de montrer que ce oui ne vaut pas sans conditions.
Enfin, lorsque la littérature et plus largement l’art, rencontre le Mal et s’en fait l’écho, elle peut engendrer une fascination malsaine du côté du public.
Lien de la captation, ICI
.
Mercredi 14 septembre : Mme Salamandra
« Daily Bread »
« Daily Bread » (mon pain quotidien, en français) est une grande série d’oeuvres, que Lisa Salamandra réalise uniquement sur le papier d’emballage du son pain quotidien. Elle a commencé un jour de 2001 à récupérer ce papier, après l’achat de son pain dans une boulangerie de son village, et à l’utiliser comme support de ses dessins. En 2008, elle a commencé à intégrer à ses dessins, les images publicitaires de viande crue comme éléments de collage – le plus souvent pour construire des corps féminins. Dans « Raw Meat », elle a surtout exploré le champ de l’image stéréotypée de la femme, revisitant des matrices féminines (les pin-up, les toiles de maître, le modèle réel). La conférence retrace en images l’histoire de « Daily Bread » jusqu’à aujourd’hui : ses débuts, ses différentes évolutions et factures picturales, dont le détournement, le collage, les images ‘hybrides’, et la réappropriation. Après l’évocation du thème de la viande dans l’histoire de l’art, la conférence se focalise sur l’image de la femme, à l’instar de celle créée dans « Raw Meat ». La recherche visuelle et théorique de « Raw Meat » soulève des questions concernant l’image de la femme, et particulièrement la nature problématique de cette représentation, du dévoilement de la figure féminine, entraînant des limitations de ce processus dans l’art, y compris par la censure dans les sociétés occidentales. La conférence sera suivie d’une discussion interactive..
Lien de la captation, ICI
.
Jeudi 15 septembre : M. Chaigne
« Représentations du sacré »
Les trois monothéismes (judaïsme, christianisme et islam) se heurtent à la possibilité de représenter le sacré. Comment se sont-ils attelés à montrer la divinité ? Comment ont-ils figuré les messagers du message divin (Abraham, Moïse, Jésus, Mahomet) ? Ces aspects seront traités à la lumière de textes et d’illustrations démontrant que ces problématiques s’inscrivent dans une historicité. Enfin, le cas des caricatures sera évoqué et des clefs de lecture seront délivrées.
Lien de la captation, ICI
.
Vendredi 16 septembre : M. Lévy
« Décentrage culturel : pattern japonais »
“La nature convertie en motif est bien plus belle que la nature telle qu’elle est donnée.” Cette phrase surprenante qu’écrit le japonais Yanagi Soetsu, intellectuel et fondateur du mouvement d’artisanat populaire (mingei), nous invite à réfléchir sur la place du motif dans la culture esthétique japonaise. Cette réflexion nous permettra de discuter une perspective japonaise du beau dans l’artisanat et le design, notamment en abordant les notions de vide, d’irrégularité et d’ainsité..
Lien de la captation, ICI
.
Lundi 19 septembre : M. Chaigne
« Correspondances : Sciences et Arts en image spéculaire »
Pour peu qu’on y regarde de près, sciences et arts présentent des points communs et sont liés par de multiples passerelles. Après avoir montré que ces deux champs disciplinaires constituent des modes de représentation du monde, une classification des liens entre ces deux domaines sera proposée. Nous verrons successivement que la science peut être pourvoyeuse de sujets pour les arts, d’outils descriptifs, de matériaux et de moyens d’analyse des oeuvres. Réciproquement, et de façon plus inattendue, les arts nourrissent aussi la production et l’esprit scientifiques. Nous verrons enfin en quoi les bouleversements du 20e siècle ont contribué à l’émergence nouvelles approches. Cet exposé s’appuiera bien sûr sur une abondante iconographie.
Lien de la captation, ICI